L'homme sauvage, les 28 & 29 septembre 2018

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L'homme sauvage est mouvant, il erre à travers plaines, montagnes et forêts. Cette année, il a laissé les massifs montagneux pour trouver refuge dans la campagne vallonnée et sauvage, les Pyrénées encore présentes pour veiller sur le lieu, présence rassurante, protectrice et secrète.

 

Alexandra La Meir

 

L'homme sauvage se fait aussi plus discret, il faut le trouver, partir à sa rencontre. Un panneau indique l'entrée, direction un sous-bois ombragé longé par un petit cours d'eau, une première approche aussi avenante qu'aventureuse.
D'abord, la traversée d'un pré. Un sentier est amenagé au milieu des herbes hautes et autres fleurs des champs, autour, les huttes de toiles et habitations synthétiques s'installent, réhaussant les couleurs des plantes omniprésentes d'un nouveau spectre peu commun. En d'autres termes, on traverse le camping pour arriver sur le lieu du festival.

Du moins, c'est ce que l'on pense. Et bien non, l'homme sauvage, je le repète, il faut le dénicher, venir à lui, cela demande un peu d'effort, effort représenté par une petite montée dans les sous-bois. Le sentier est magnifique, bordé de temps en temps de quelques panneaux et de charmes suspendus aux branches. C'est d'ores et déjà un premier pas vers l'autre monde, une coupure avec la civilisation que l'on vient de quitter et, au bout de quelques pas, on découvre le plateau.
L'accueil décontenance d'abord, une énorme tête de bois à la bouche arrondie, bloquée comme dans une psalmodie infinie. Passé ce qui semble être le gardien de ces terres, on aperçoit le lieu des festivités, barrières de bois et murs anciens, la nature s'est mélangée aux ruines.

 

Alexandra La Meir

 

À l'heure, la musique a déjà commencé. J'aurai donc raté À Rebours, le projet du chanteur de Stille Volk et les bretons de Karv Du, pour profiter d'une partie de Traum'er Leben.
C'est toujours un peu de frustration de ne pas avoir pu faire profiter les esgourdes des premiers sons du festival, il ne reste plus qu'à attendre une prochaine occasion de recroiser ces noms.

Les notes de Traum'er Leben sont véritablement bienvenues pour installer l'atmosphère. Déjà, lors de notre promenade dans les bois, leur douce musique dark & néo-folk résonne, une belle surprise, pensant faire mes premiers pas sur un son plus violent. Le groupe allemand pose un son mélancolique, voguant entre teinte sombre, évocatrice de chagrin et de repos éternel et des envolées passionnées où les voix autrefois douces se font puissantes. C'est aussi l'évocation d'un peu de nostalgie. Des années que votre serviteur avait oublié cette musique et Traum'er Leben lui rappelle ô combien c'est reposant rien qu'en pensant au corbeau et à sa feuille de chêne que le groupe arbore comme blason.

 

Alexandra La Meir

 

On est encore à découvrir les lieux avec les échos de "Victoria" que Mütterlein entre en scène.
Mütterlein n'est pas inconnu chez SuperFlux, le plus grand bien en a été dit ici même et le résultat en live vient appuyer irréfutablement ces propos.
C'est fort, très fort. Dès l'installation, le groupe installe une ambiance bizarrement perturbante, la chanteuse-guitariste entourée sacralement par deux imposants claviers et une batterie conséquente pour l'envelopper. Un riff est lancé, les paroles sont crachées et l'expérience commence. C'est violent, la batterie choque, la guitare vibre et les claviers frisonnent et le public en ressent chaque instant. Le plus merveilleusement effroyable, c'est cette voix, qui expulse une violence et une douleur qui fait trembler toute nos tripes, le son vient du plus profond des entrailles, on sent une musique totalement habitée, cathartique me souffle-t-on, et tout est tellement vrai.
Mütterlein est une claque monumentale, un traumatisme qui marquera au fer blanc cette journée.

 

Alexandra La Meir

 

Ce n'est pas pour autant que ce vendredi ne cachait pas d'autres surprises, des plus curieuses par la suite mais avant d'en arriver là, une pause énergique s'installe avec Ovtrenoir
Pause n'est pas le mot convenable à vrai dire, pas seulement parce que le groupe s'accompagne d'un son lourd et fracassant qui reste dans la lignée de leur prédécesseur mais aussi et surtout parce que leur atmosphère est empreinte d'une noirceur qu'ils parviennent sans peine à nous communiquer.
C'est dans ce domaine que le groupe fonctionne à merveille, dans son efficacité à partager leur musique. Des compositions léchées, sans fioritures, une voix claire, un démarrage fulgurant, c'est parti, ils nous embarquent dans chacun de leurs morceaux pour nous laisser le temps de reprendre notrer souffle ensuite, alors en effet, pause n'est pas le terme qui convient. Ovtrenoir balance un post-metal (un peu d'indulgence, je m'essaie aux genres musicaux) réussi qui marche dans tous les contextes et vu le cadre, on en profite encore mieux.

Là, c'est le moment d'un peu de repos, certes, nous sommes là depuis peu, mais la réparation d'un petit problème technique fait que nous pouvons prendre un peu de bon temps pour visiter, trainer, respirer et profiter d'une bière fraîche le temps que Ruó Tàn se prépare.

INTERLUDE N°1 : Le lieu.

Quelques mots ont déjà été dits, quelques belles photos sont là pour en rendre compte et je pense qu'il faut en rajouter encore.
Situé dans un coin d'un plateau légèrement vallonné, un arbre se détache de l'horizon à l'ouest, de l'autre, c'est l'entrée du lieu, un porche en bois nous accueille. Proche de l'entrée, un coin est aménagé pour le merchandising, un artiste graphique se spécialise dans le lettrage gothique, un étal propose talismans, amulettes et accessoires de sorcellerie, à base de produits de la terre, à côté se trouve la hutte où tous les produits des groupes se trouvent, t-shirt, cd  et vinyles bien entendu.
Ce petit coin est ombragé, à l'orée du bosquet, agréable à souhait. De l'autre côté, plus ouvert sur le soleil, c'est la scène, jouxtée par un espace presque aussi important, l'auberge.
Des vestiges de murs, reliques d'une masure d'antan, sont utilisés pour habiller et servir d'appui aux constructions de bois, le mélange est parfait, le mariage est réussi, le lierre envahissant, déjà présent depuis des lunes, enveloppe ce ravissant tableau .
Çà et là, des foyers accueillant des feux confortables, des lampions produisant une pâle lumière, des bottes de pailles en guise de siège moelleux, tables et rondins pour s'appuyer, tout y est pour se sentir bien, les commodités semblent même avoir un certain succès avec leur fabrication à base de portes du siècle dernier (et même celui d'avant).

Retour à la musique, l'entrée en matière est plus compliquée. Recevoir un artiste chinois sur le festival est déjà une chance, le démarrage est un peu rude, l'ambiance sonore très bruitiste, paraît cacophonique ; percussions, sonorités éparses, variations extrêmes, cris gutturaux et soudain, Les réticences viennent à s'effondrer dans les prochains mouvements créatifs. Des intermèdes où sont diffusés des vieux enregistrements en chinois permettent déjà de mettre un pied plus facilement dans son univers, pas de nécessité de comprendre la langue, le ton rassurant et nostalgique suffit et ses prochains morceaux s'appréhendent plus facilement, se font plus envoûtants avec une trame répétitive et des soupçons de légereté bien appréciable. Reste que Ruó Tàn crée une musique assez exigeante qu'il n'est pas facile d'adopter, évocatrice d'une connexion avec la nature, d'un lien entre l'humain et son environnement.

 

Alexandra La Meir

 

La nuit vient maintenant de s'installer, avec nonchalance, sans qu'on s'en rende compte, restent des évocations de lumières lointaines en attendant l'arrivée de Throane.
Un sourcil se lève, voire deux, Throane est une émanation de Ovtrenoir, même formation mais les rôles changent, je me rends compte également (il était temps) qu'un des membres n'est autre que le fondateur de Treha Sektori, présent à la précédente apparition de l'Homme Sauvage. 
Le voici cette fois-ci au chant et à la direction, on y reconnaît rapidement son art du séquençage. Throane balance un black metal original qui fixe sa propre structure en quelques secondes et fonctionne en marche/arrêt tout au long du set, un prélude magnétique et robuste s'installe et les instruments-machines se mettent en marche pour tout envoyer en même temps, en sort un son lourd, aussi noir que propre, les paroles sont hurlées, annonciatrices d'une fin proche.

Assez rapidement, Dirge se met en place, faut dire qu'ils ont l'air assez bien rodé, Ovtrenoir, Throane & Dirge participant à une même tournée.
Le son s'installe et si l'on reste dans un univers musical proche, c'est un autre climat qui se forme avec leur sludge metal (nouvelle tentative à la recherche de catégories). Dirge fait avant tout de la musique un point d'orgue, on sent rapidement que le groupe met son talent au service des compositions, rien n'est laissé au hasard, tout s'enchaîne à la perfection, le son est impeccable, réfléchi, minutieux, une voix lourde répond à un chant plus enlevé, Dirge est une affaire de compères mélomanes et plaira sans aucun doute aux métalleux avides d'un bon son qui sied en toute circonstance.
Leur final est un peu écourté suite à un incident technique qui provoque le départ un peu sauvage et radical de la scène, tant pis, sauvage, ça reste dans le thème de la soirée, non ?

La nuit domine, noire et un tantinet nuageuse, le moment idéal pour que Arktau Eos entre en scène. Soyons honnête, je ne savais pas à quoi m'attendre et bien je ne m'attendais pas à ça non plus. Arktau Eos, émanation d'un collectif artistique finlandais, est plutôt dans la création d'un moment, d'une mise en scène qui n'est pas faite que de musique ; l'ambiance sonore en reste un élément important mais c'est un tout qui s'en dégage et cet ensemble est un mystère. Difficile de trouver qualificatif mieux adapté d'ailleurs.
Les deux membres arrivent cagoulés d'un sac en toile de jute. Adeptes de société secrète, bourreaux locaux ? Assez légèrement vêtu, l'un arbore un très joli couteau de chasse comme outil de prédilection, l'autre une patte de renne peut-on supposer où une clé antique est attachée. Le fond sonore est fait de vibrations ennivrantes où s'invitent bruits de la nuit, percussions inattendues et quelques paroles secrètes et indéfinissables évoquées, le reste est composé des rites effectués par les deux acteurs, signes ésotériques de la main, onctions réalisées via leurs instruments. Alors qu'ils quittent la scène, la musique reste encore, on se demande ce qui a bien pu se passer, ce cantique expérimental, mystérieux et ancestral laisse des traces, je ne sais pas encore si j'ai su l'apprécier, la fatigue n'aidant pas, Arktau Eos reste un mystère insondable et c'est bien l'intention.

Ce jour est fini, C'est la nuit qui vit et qui nous accompagne sur le chemin du retour. À cet instant, on comprend pourquoi l'organisation conseillait une lampe de poche, marcher dans le noir, dans la forêt avec racines et cailloux affleurants est une sorte de petit jeu qui peut finir en sang !
Reste qu'à ce moment, rien ne paraît plus agréablement paisible qu'une forêt dans la nuit

 

Alexandra La Meir

Cette fois-ci, les préparatifs ont été faits en temps et en heure, ce qui fait que je n'ai presque pas raté le début de cette deuxième journée qui s'annonçait assez fabuleuse.
Presque pas, j'ai pu entendre les cloches des toulousains de Deathbell, d'assez loin vu qu'une fois sur place, j'ai simplement profité du dernier morceau avant qu'ils laissent leur place à Soyuz Bear.
Deathbell sont beaucoup plus sympathiques que leur nom le laisse entendre, ils offrent un metal empruntant aux origines tout en offrant une modernité plaisante. Et si la tendance doom est lourde et mystique, tout n'est pas sombre chez eux, l'énergie est au rendez-vous et la rage est présente. Hélas, le fait d'en avoir eu qu'un aperçu auditif a occulté  une vraie plongée dans leur univers.
On monte le volume un cran au dessus avec d'autres toulousains, ceux de Soyuz Bear, d'un coup, tout s'assombrit alors que le soleil commence à se faire une place, les riffs sont costauds, lourds, puissants et crasseux, la voix féroce dégouline par dessus. Soyuz Bear fait peur et arrive à mettre une ambiance enragée, la journée démarre fort et il commence à faire soif.
Ce fut d'ailleurs une première expérience de pique-nique au son d'un post-black metal (allez, on continue le jeu du qu'est-ce donc ?) virulent. Étrangement reposant.

INTERLUDE n°2 : le décor.

Un petit mot pour parler de retrouvailles et rencontrer de nouveaux venus. Le chaman, le sorcier aux andouillers, l'homme sauvage toujours présent, les anciens visages et les bannières du temps ont trouvés nouvelle compagnie : un crâne d'oiseau sur son autel funéraire, des braseros infernaux traçant un chemin, une machoire évocatrice d'horreurs et de sensualité, la liste est longue d'autres se cachent bien. Même la scène profite d'une superbe mise en scène avec ses suspensions d'os et autres fétiches, plantes séchées, bouquet de chardons, un habillage enchanteur.

Avec ces deux formations, le début d'après-midi est bien enflammé, c'est pourquoi l'installation de Spectrale titille l'oreille. Piqué par la curiosité, en s'approchant de la scène, c'est la découverte d'un quator de musiciens où les cordes sont omniprésentes. Ils libèrent une mélodie enveloppante, doucereuse, à l'opposé de ce que l'on a pu apprécier jusque là. Le groupe joue allègrement avec des impressions de guitare flamenco pour s'agrémenter de nouvelles sonorités et créer une atmosphère acoustique onirique. Spectrale invente son univers, nébuleux et voyageur, on se laisse facilement porter par la virtuosité des artistes. Tout se passe sans embûche, le groupe éclipse le reste du monde un instant, c'est assez planant.

On les attendait un peu, et à vrai dire beaucoup, La Breiche, les responsables de notre présence ici, instigateur et créateur du moment, accompagnant l'homme sauvage en matière et en musique.
Il serait juste de dire qu'ils sont à leur place tant leur musique est ancrée dans le territoire et dans le temps. Le lien entre l'homme et la nature, l'évocation des peurs face aux anciennes pratiques, l'abandon aux rites mythiques et mystiques, leur musique aux psalmodies entêtantes, aux accents médiévaux et primitifs nous ramène à un état antérieur, fait écho aux premiers chants et nous berce d'anciennes croyances et traditions.
Bref, leur passage marque le festival comme si une invocation nécessaire venait d'être accomplie.

 

Alexandra La Meir

 

Après cette communion avec le temps, l'espace et la nature, c'est une rencontre avec nous même qui arrive sous la forme du groupe Au champ des morts.
Comment dire ? Au Champ des Morts représente en quelques notes l'icône du black metal français. Leur musique est solide, les thèmes sont travaillés, leur présence est habitée d'un classicisme impeccable. La formation est exemplaire. Leur complainte est puissante, c'est simplement le plaisir d'écouter l'essence même de ce qu'on peut s'attendre à du black metal. Au Champ des Morts parlent de la mort bien évidemment, de fin du monde et de tragique, à travers leurs morceaux et leurs interventions, ils nous partagent cette passion dévorante et nous y prenons plaisir.
Bonus supplémentaire, le chant guttural, souvent brouillon pour ce type de formation, se trouve ici être terriblement limpide, l'écho de la voix claire en est d'autant plus mise en valeur, et vice versa.
Sans souci de réinventer un genre, ils s'en approprient tous les éléments, le résultat est efficace tant au niveau musical qu'émotionnellement, du borborygme'n'soul en quelque sorte.

J'avoue, depuis l'ancienne édition du festival, j'attendais le retour de Common Eider/King Eider, de passage lors d'une tournée mondiale.
Le duo réalise une nouvelle fois une prestation remarquable, il n'y a pas de faussetés dans la création de ces oiseaux libres, les deux hommes vivent le festival et vivent leur musique. Avant sa prestation, il se pare d'une sacoche et en déverse le contenu par filet à travers le public, qui attend patiemment assis que le spectacle auditif commence.
C'est un moment hypnotique et fabuleux, sans aucune pause, c'est le son de la nature, le fracas des éléments et les murmures de l'humain, c'est un tout suivi du néant à la fois. Pour la deuxième fois, Common Eider/King Eider m'a envoûté, complètement déconnecté pendant ce mouvement acoustique, profitant du ciel, des vibrations des alentours et des émotions sonores. Vivre Common Eider/King Eider est une expérience personnelle, une espèce de rite de passage qui fonctionne que si l'on en savoure la démarche.
Leur prestation sera sans nul doute mon moment personnel de cette journée, celui qui me fait réaliser que pour rien au monde, je n'aurais préféré être ailleurs.

INTERLUDE n°3 : le manger et le boire.

Le boire notamment, c'est une chose importante dans ce genre de réunion. Il y en avait, c'est l'essentiel. Vin, bière et autres jus ainsi que de l'eau que l'astre rougeoyant nous a fait réclamer.
Pour la bière, une locale était présente sur le plateau, l'Aurignac ale, satisfaisante pour le palais, version blonde et ambrée, le genre d'attention sympathique qui a son petit hic, difficile de revenir sur une bière classique après ça.
Question sustentation, nous n'étions pas en reste non plus. Les classiques assiettes du soir faisaient du copinage avec une bonne daube et la journée des sandwiches variés venaient prendre le relais.
Mais la révélation restera les crêpes. Plus ou moins courante dans les fêtes diverses, c'est le mets qui fait la jonction entre l'homme et la bête, capable de rendre tout doux le plus belliqueux des monstres.

 

Alexandra La Meir

 

Et là, la curiosité du festival débarque, oui Ruo Tan et Arktau Eos ne sont rien à côté de Hexvessel.
Étant venu comme à mon habitude sans trop savoir ce que j'allais écouter, Hexvessel évoquait jusque là un univers sombre et ésotérique, propice aux variations sonores, aux distorsions et basses puissantes.
Résultat, Hexvessel est un sympathique groupe de folk plutôt gentillet qui, comme j'ai pu en juger, possède une fanbase conséquente à l'homme sauvage. Néanmoins, le groupe, très accueillant, a tout à fait sa place à cet endroit. Abordant la place de l'homme dans la nature, la communion avec les éléments, le respect et le partage, la petite troupe n'en fait pas des tonnes sans être minimaliste. Leur son est tout simplement agréable, paisible, amical. Ils introduisent chaque morceau avec son histoire et participent à leur manière à la célébration du moment. L'ensemble fut véritablement adorable et témoigne encore plus de la variété du festival et on ne peut que se réjouir du rassemblement et de l'engouement du public pour un artiste bien différent du reste.

 

Alexandra La Meir

 

Il en a été de même pour Visions, aucune idée de ce à quoi on allait avoir droit. Visions m'a surtout permis d'écouter du drone (ultime placement de catégorie, c'est promis).
Il a fallu un peu de temps pour la mise en place qui s'avérera être austère. Obscurité, un technicien semble s'affairer à ses instruments électro-acoustiques, un micro réceptionnant les rares effets de tintements, de percussions, de souffles étouffés et la magie opère, le rythme est lent, on suit une vague sonore envahissant les oreilles, ondulations se faufilant dans le terrain et dans nos êtres, quelques sons/interventions se dissipent par instant au milieu de cette immensité, le bruit est partout, il déborde, il submerge, massif mais pas agressif, une recette étonnante que seul l'arrivée des hommes aux flambeaux viendra surprendre.
Une perturbation physique fascinante au milieu de ces perturbations acoustiques, le son accompagnera la procession jusqu'au départ du feu.

C'est le point d'orgue clôturant la soirée : le rituel du feu. Pas de mise en scène grandiloquente, de parade compliqué et pompeuse, c'est, dans la fraîcheur de cette nuit, un feu qui réchauffe et réunit. Un cri aviné résonne comme le hurlement d'un loup par ici, une blague douteuse fuse par là, et peu à peu chacun vit le feu à sa façon, comme un bon moment en bonne compagnie, comme une réminiscence de souvenirs, comme un silence songeur, comme un instant de camaraderie rigolarde, comme une communion avec la nature et tous ont plus que raison d'en profiter.

 

Alexandra La Meir

 

Encore une nouvelle fois, un très grand merci à l'organisation qui fait un travail toujours impressionnant pour nous proposer ce lieu magique et hors du temps pendant deux jours.
D'immenses mercis aux artistes qui participent à donner corps à cette univers,se livrent sur scène et qui vivent l'instant avec nous.
Merci à l'assemblée de spectateurs qui ont fait ce qu'ils savent faire, rester eux-mêmes, en profiter et ne pas abuser. Un public agréable et bigarré qui a permis d'afficher complet le samedi !

Et un merci tout spécial pour Alex, the visual storyteller (https://www.facebook.com/alexthevisualstoryteller/) pour l'aimable autorisation d'utiliser ses photos !

Yoann

https://www.hommesauvage.net/

Les groupes :
Karv Du : https://www.facebook.com/KarvDu/
Traum'er Leben : http://traumerleben.de/
Mütterlein : https://www.facebook.com/mutterlein
Ovtrenoir : https://www.facebook.com/ovtrenoir
若潭 ruò tán : https://www.facebook.com/ruo.tan/
Throane : https://www.facebook.com/throane/
Dirge : http://dirge.fr/
Arktau Eos : http://helixes.org/arktau-eos/index02.html

Deathbell : https://www.facebook.com/DeathbellDoom/
Soyuz Bear : https://soyuzbear.bandcamp.com/
Spectrale : https://spectrale.bandcamp.com/
La Breiche : https://labreiche.bandcamp.com/
Au champ des morts : https://auchampdesmorts.bandcamp.com/
Common Eider, king Eider : https://commoneiderkingeider.bandcamp.com/
Hexvessel : https://hexvessel.bandcamp.com/
Visions : https://visionsambient.bandcamp.com/

La photographe :
https://alexandralameir.com/

Les créateurs : 
https://www.facebook.com/aurignacale/
https://occvlta.wordpress.com/

 

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