Wayfarer – World's Blood
Ce disque on en a parlé, il est au-dessus de toutes les productions récentes en terme d’extrême, il mélange les influences, les conchie et envoie valdinguer les mélodies. Rien de plus bluffant cette année en terme de découverte/production/melting pot. Un réel must have, toujours plus addictif dans son black postcore instrumentalisé et produit.
https://www.youtube.com/watch?v=SQPHAdeoNVk
Deafheaven - Ordinary Corrupt Human Love
On a peu bouffé de black en cette année, on attend les DHG (et oui c'est prévu pour 2019 pourvu qu'ils ne nous fassent pas une Ulver avec les claviers de sortie...mais on y croit peu) ; on attend les Darkthrone qui reviendront toujours, faute de playlist potable du haut de leur toundra ; on attend les Satyricon qui auront goûté la meilleure coke du coin pour nous livrer leur black version 2020. En attendant on ne s'est pas autant éclaté que sur ce Deafheaven en mode shoe black, sans la chaussure à deux vitesses Dave Grohl. Les riffs sont dantesques, les rythmiques sont pesantes, les mélodies nous emportent, les compos vaguent à tiroirs. Une belle galette qui n'en à rien à foutre des on dit mélodiques, des escapades soniques. Seul regret, une production claire et bâclée au gré de compos foutraques et arpégiques magnifiées. Un grand disque.
https://www.youtube.com/watch?v=QU8g0XNyHRw
Drudkh - They Often See Dreams About the Spring
Toujours côté black, les Ukrainiens étaient également de la partie. Comme d'habitude, et comme de bien entendu, un disque avec peu de plages, toujours aussi progressives et variées, dans une recherche atmo et planante. Drudkh fait tourner les riffs, vocifère dessus sans aucun temps mort et laisse monter la pression entre mélodies et blasts beats glaçants. L'Ukraine envahie, la Russie des tsars perdue, Drudkh ne laisse rien en évidence et continue son travail de sape entre riffs éternels, neiges perdues, rythmiques d'outre-tombe et morceaux fleuves. Poutine n'a rien vaincu car ce disque s'impose au fil des écoutes comme un must have tubesque de l'année. Riffs, claviers, compos à tiroirs : des ingrédients réussite pour ce groupe qui n'aura de cesse de bonifier une esthétique permanente. Un bonheur de tous les instants, comme à l'époque de Autumn Aurora, voire plus.
https://www.youtube.com/watch?v=iiRKjcmbUYc
Daughters – You Won't Get What you Want
Pour le coup, ce disque porte vraiment bien son nom. Si Daughters nous avait maravé la gueule il y a huit ans sur son éponyme noise rock des plus venimeux et abrasifs, on ne s'attendait pas à un retour de leur part aussi varié et large au niveau du spectre musical. C'est un peu comme si ce You Won't Get What You Want décidait de mélanger un peu tous les styles de musique à la marge inventés depuis la fin des années 70. On démarre sur les chapeaux de roue avec une intro Suicidesque (avec en prime les vocaux/gimmicks à la Vega) pour petit à petit s'évader vers un noise rock cinématographique, un post punk décharné, un rock industriel expérimental des plus physiques (pensez The Body), un Jesus Lizard qui aurait rencontré Carpenter et les Swans au coin de la rue, un The Fall qui aurait copulé avec un Converge époque Epitaph. Un grand bain foutraque pourtant foutrement cohérent et gravement addictif. Un pavé de cette année, voire de cette décennie.
https://www.youtube.com/watch?v=tSl4w6PXVbY
Young Widows - Decayed
Un deuxième groupe flirtant avec le noise rock et tous ses états d'âme nous propose un des grands disques de cette année. Grand disque, diront certains, c'est une compile ! Très bien pour tous ceux qui ne possédaient pas les splits, les B-sides et autres raretés du groupe sur la période 2010-2014. Fainéants rajouteront les casse-pieds, très bien ! Le LP s'en sort pourtant plus que parfaitement avec une chouette cohérence chronologique qui ravira les amateurs de ce rock tendu et décharné, explorant un aspect psyché mais aussi sensuel d'une musique massivement corporelle. Variés, intelligents, composés, ces morceaux sont une aubaine en attendant la prochaine livraison d'un groupe unique dans le paysage rock moderne. Ne boudons pas le plaisir de s'enfiler ces morceaux tubesques et mélodiques au possible sur fond de production rêche et charnelle à la Albini.
https://www.youtube.com/watch?v=JprMgU04paI
Shame – Son of Praise
Si on s'attendait à ce que le meilleur disque estampillé post punk de l'année sorte du cerveau de ces cinq post ados anglais, c'est qu'on aurait compris ce qui fait l'essence même des grands du genre. Un rien à branler constant, des vocaux graves, gras et hurlés, sur une majestueuse voix nonchalante n'ayant rien à envier au grand Mark E. Smith ; le tout sur des riffs coups de latte toujours plus mélodiques et tubesques. Rajoutez par dessus des envolées rythmiques fières et épiques de type prolos bouseux, et des paroles hymne au manque de talent (qui frise le génie comme dirait notre ami Frédo Roman), on obtient la décoction la plus virevoltante et la plus sincère de l'année. Pas de quoi se bouder le plaisir donc. Ce disque est effectivement tout sauf « Tasteless ».
https://www.youtube.com/watch?v=7Mz_K1b5rVk
The Soft Moon - Criminal
On savait le gazier torturé. On ne savait pas sa musique aussi cathartique. Le créneau vie qui a mal, musique post punk aux larges sonorités indus, expérimentations en tous genres, rock abrasif et explosifs, vocaux murmurées, chantés, hurlées, rythmiques électroniques et sèches ; on le connaissait chez un autre monsieur, Trent Reznor époque Downward Spiral (Give Something presque curien). Criminal bénéficie d'une prod spatiale, très froide et pourtant viscéralement portée par de grosses nappes de claviers faisant presque office de beats pour un dancefloor malade (Young). La recette est déjà testée et validée, le bonhomme s’enfonçant au final dans ce qu'il fait de mieux. Il le fait pourtant avec une aisance hors du commun et peu de projets atteignent cette dose de sincérité passés le premier effort. On lui souhaite de ne surtout jamais se remettre de sa dépression, pour notre plus grand bonheur.
https://www.youtube.com/watch?v=tIVB9x-HDzg
Nine Inch Nails – Bad Witch
Ça tombe bien, le papa biologique de Soft Moon livre lui aussi une offrande en cette année. Mettons nous d'accord, Reznor cela fait belle lurette qu'il se la coule douce entre studios, amourettes, tournées des stades, disques qui alternent le rock musclé et putassier (The Slip), BO de films ou expérimentations en tous genres (Ghosts). Reznor possède depuis With Teeth la NIN machine, une sorte d'usine à tubes futuriste que l'on imagine aussi paresseuse que talentueuse, livrant un beat par ci, un riff par là, un pont entre les deux, une mélodie clavier reconnaissable entre mille, le tout s'assemblant de manière aléatoire pour livrer un tube de NIN. Des albums qui fleurent donc bon le génie fané autant que le bodybuilder pressé et impatient (Hesitations Marks, ou le disque qui contient probablement une demi heure en trop dans une orgie de morceaux tous similaires).
Ça serait pourtant retirer à Reznor une grande partie de son intelligence et surtout de son amour pour les sonorités. Depuis quelques années, il s'essaie aux formats EP, aux albums plus construits et surtout à plus d'humilité musicale. Et sur Bad Witch, c'est son grand retour qu'il signe dans ces contrées qui l'ont vu composer ses plus grands moments de gloire. On retrouve un Reznor qui s'amuse avec ses instruments, qui s'amuse aussi avec les capacités technologiques et techniques qu'il a pu amasser (Play the goddamned part). C'est donc un NIN de haute volée, à la fois brûlot mélodique rouillé mais aussi objet dissonant et aventureux, rappelant aujourd'hui la période berlinoise d'un Bowie qui n'en avait plus que faire des hymnes de stade qu'il possédait suffisamment en stock pour laisser à la postérité son besoin de se renouveler (Black Star). Et quand Reznor se fait plaisir, c'est évidemment nous qui ressentons énormément de plaisir. Pour couronner le tout, c'est court, et il n'y à rien à jeter.
https://www.youtube.com/watch?v=eeJ_DzRJUI4
Nothing – Dance on the Blacktop
Quoi qu'on en dise, on a beaucoup grandi au rythme de ces sons typés 90's. Le rock un peu crade sans vraiment l'être, le flegme de riffs sucrés et de mélodies qui s'envolent, les vocaux paresseux et désabusés. Nothing incarne cette verve et nous est revenu chez Relapse en mélangeant nostalgie dreampop/rock, soi-disant shoegaze (car dès que l'on sature un riff en 2018 ou que ça sonne cotonneux, le mot paraît-il s'impose). Mais cette scène alternative, quand elle propose ce qui se fait de meilleur, avec un John Agnello à la production (Rather Ripped de Sonic youth, Beyond de Dinosaur Jr), nous régale de dix tubes sucrés tous aussi dantesques et efficaces les uns que les autres, oscillant entre les Smashing Pumpkins sur certains riffs, Weezer pour les mélodies, ou Nirvana sur certains plans (I hate the flowers, un des plus grands morceau rock de la décennie). Comme quoi, le mal être, un brin de simplicité et surtout un sens du tube peuvent toujours faire mouche. C'est touchant et magnifiquement efficace. Grande galette.
https://www.youtube.com/watch?v=RJhkZo5OCHE
Birds in a Row – We Already Lost the World
Quand les français signent chez Deathwish et livrent le plus gros brûlot hardcore/punk/screamo de l'année, on a du mal à suivre. Perfection sonique totale pour un disque d'une clarté impressionnante dans sa violence et son chaos maîtrisé. Birds in a row fait la part belle aux éclaircies au sein d'un marasme au son étrangement clair. Hurlements et distorsions hardcore laissent toujours la part belle aux envolées stylistiques (We vs us très.... Shellac?) pour retomber mieux sur les pattes d'un screamo profondément moderne, d'un hardcore profondément viscéral et humain, comme les grands du nom Funeral Dinner, Portraits of past ou encore Saetia. Impressionnante de maîtrise de bout en bout, cette galette éparpille les références sans jamais nous perdre tout en gardant une cohérence sonique hors du commun en liant ce qui semblait ne pas pouvoir l'être. Un coup de poing dans les musiques extrêmes modernes, touchant au possible, mélodique et enragé. Je ne pensais pas entendre un disque d'une aussi grande qualité novatrice pour le genre en 2018. Il tourne et continue à tourner, sans aucune overdose, juste une boulimie bienveillante.
https://www.youtube.com/watch?v=Cd41sUSfQkY
Cult of Occult – Anti Life
Brrr. L'hiver Lyonnais n'a pas l'air clément. L'été non plus d'ailleurs, avec cette chaleur suffocante. C'est Musicfearsatan qui nous livre ce dernier brûlot. Et qu'est ce qu'il fait bon de ne pas se faire du bien. Cult of Occult repoussent le genre sur cette piste découpée en chapitres, lente avancée vers le néant, doom/sludgy poisseux et funéraire, avancée vers un stade terminal de la destruction nihiliste. Une fois passée la sidération du début, tous muscles tendus par la lourdeur du machin, on se plaît à sentir notre corps vivre et respirer au gré des claques infligées par le disque. Lents allers retours riffesques et rythmiques saupoudrés de hurlements libérateurs. Mélodies détestables d'un voyage aller directement aux enfers. Mélopée de fin du monde sans aucune rédemption. Il fait vraiment bon de vouloir s'extraire au quotidien. Anti Life est la meilleure passerelle. Passage hors du temps.
https://cultofoccult.bandcamp.com/album/anti-life-2
Conan – Existential Void Guardian
On avait laissé Conan en 2016 avec un Revengeance magnifique, entre doom et sludge cotonneux et velléitaire. Car Conan se démarque d'une scène doom par sa capacité à littéralement arracher nos cervicales avec des rythmiques en mode mandales musclées qui éclatent pleinement les riffs maousse sludgy. Un doom bien rapide donc, qui ne garde du genre originel que la lourdeur intrinsèque des sonorités. Conan revient donc sans vraiment chambouler son monde, en gardant sa marque de fabrique punkisante et son savoir faire laboureur. Pourtant, même si le terme de nouveauté ou de renouveau n'est pas ce qui vient directement à l'esprit sur ces nouvelles compos, on ressent un peu plus de vitesse de croisiére sur des morceaux enlevés (Eye to Eye to Eye par exemple) qui lorgnent même vers Kylesa qui aurait bien entendu bouffé du plomb. C'est donc un vent de fraîcheur qui parcourt ces compos typiques et à la fois atypiques du groupe et nous fait poser la question fatidique : que vont donner ces envolées épiques en live, vu que le groupe m'avait littéralement soufflé sur scène il y a deux ans dans un registre pachydermique et lysergique.On a hâte de fricoter avec ce Conan légèrement nouveau (ne nous emportons pas quand même), bien plus amphétaminé. Baston d'outre guerre.
https://www.youtube.com/watch?v=HdkJJFrQ9B8
Sleep – The Sciences
2018 marquait le retour des grands doomsters de ce monde. Beaucoup ont décrié ce retour, avec un côté soi-disant classique, une inspiration outrancière du Om de Cisneros, un non sens total. Que nenni, le disque fait honneur à la formation, qui se renouvelle doucement tout en gardant sa marque de fabrique. Ça leur fait surtout du nouveau grain à leur moulin live qui semble tourner tranquillement. Et on peut pas leur en vouloir de chercher à changer leurs setlists. Excellent disque, pour une formation culte. On en parlait ici.
https://www.youtube.com/watch?v=Oy5yFowc2Ck
Thom Yorke – Suspiria OST
C'était Goblin qui se chargeait de la magnifique et désormais culte bande sonore du Suspiria originel de 1977 de Dario Argento. C'est l'ami de Radiohead qui donne de nouvelles lettres musicales à cette version différente et réactualisée du film en 2018. On sait Thom Yorke fervent de krautrock et de musique synthétique des années 80, fan de Faust et de ces groupes aventureux. On a aussi lu les interviews du frontman de Radiohead qui était tétanisé à l'idée de s'approprier ce nom rougeâtre de film horrifique. Pourtant, son talent fera fi des détracteurs. Plus que de s'approprier, Yorke donne un tout nouveau sens à cette BO en mélangeant les influences soniques, laissant sa voix s'effacer la majorité du temps pour intégrer ses pistes dans des tableaux mélancoliques et ambiants, parfois glaçants, avec ajouts de chœurs, de sonorités ethniques et de claviers synthétiques voire classiques. Un bien bel objet sonore en marge de ce que l'on attendait, créant son propre canevas et son propre monde. Un peu comme toute l’œuvre du sieur.
https://www.youtube.com/watch?v=BTZl9KMjbrU
Current 93 – The Light is Leaving Us All
Pour faire simple et putassier, ce projet de David Tibet est probablement le meilleur depuis Sleep has his House. Ni plus ni moins. Tibet n'a jamais réellement déçu, mais la métamorphose de ces dernières années du projet culte Current 93 était certes séduisante mais un tant soi peu décevante au niveau sonique, tant Tibet laissait nager de côté les expérimentations du son pour un piano voix plus classique, voire un rock psyché sur Baalstorm. The Light is Leaving Us All revient aux amours de Tibet pour cette folk apo lancinante, ces grattes sèches itératives et ces mélopées en forme de comptines de fin du monde. On retrouve avec joie les mélodies de Tibet, intercalées sur arrangements parfois bruitistes, dans des chansons confinées et claustrophobes, doucement portées par ces paroles de fin du monde. Toujours plus épuré, simple et efficace, plus concentré aussi, plus nostalgique, Current 93 renoue avec son souvenir d'une enfance naïve et dorée, avec ses sonorités médiévales, d'un cottage issu d'une boîte à musique déglinguée, avec un jack in the box surprise au détour des morceaux. Saveur douce amère. Magnifique disque.
https://www.youtube.com/watch?v=hjs0TRG9p68
Dead Can Dance - Dionysus
On a beau guetter les sorties solo de Lisa Gerrards et Brendan Perry, c'est surtout l'alchimie entre les deux que l'on recherche. Autant le final Spiritchaser en 1996 nous avait passablement emmerdé, autant le retour en 2012 avec Anastasis avait bien plus de gueule. Ce qui est évident avec cette livraison là, c'est qu'elle n'a plus rien de réellement novateur. Dead Can Dance, en terme de style ne cherche plus en 2019 à se renouveler. Pour notre plus grand bien ou à notre plus grand dam. Au final l'entité DCD ne mue plus, elle est sortie de la chrysalide il y a maintenant bien longtemps et cherche surtout à enrichir ses couleurs et sa grande beauté. DCD s'enrichit de sonorités, de recherches, de voyages, d'instruments, de mythologies, de rites, de visions. DCD en 2019 c'est surtout la vision de Perry, en réel chef d'orchestre qui en fait parfois un peu trop, mais avec un rendu toujours magnifié. Lisa est à son accoutumée l’interprète de choc de cette vision mystique du chauve le plus cool d'Europe.
Dionysus est un morceau en sept actes, lorgnant vers différentes sonorités méditerranéennes en majorité, écrin antique pour une voix de Gerrards parfois reléguée au second plan. Le disque est en soi magnifique, travaillé et abouti. Pourtant DCD nous touche un peu moins que par le passé. Cette orgie sonique à outrance manque parfois de teneur religieuse et mystique. On n’atteint justement pas la bacchanale promise sur le papier. C'est pourtant passer outre la maîtrise des deux gaziers, la justesse du propos, mais quelque chose manque à l'appel. Ou alors nous sommes devenus de vieux cons. Un magnifique disque mais qui laisse parfois un peu de marbre, comme une statue antique d'ailleurs...
https://www.youtube.com/watch?v=7em5haBGxz4
The Prodigy – No Tourists
Le retour des rois du beat, des anciens rois des raves, de l'orgie rock'n'roll sur fond d'électro qui ne vieillit pas, on en a parlé lors de sa sortie ici même. Le disque fait bien évidemment partie de nos coups de cœur de l'année.
https://www.youtube.com/watch?v=-5tHiZACxbI
Alain Bashung – En Amont
Après L'Imprudence (2002), brûlot complexe et enchevêtré, labyrinthe de mots et de sons, Bashung avait voulu revenir à quelque chose de plus simple, de moins composé et de plus mélodique. Ce souhait s'était transformé en un réel casse-tête pour lui, comme s'il avait perdu cette fibre basique. Il travaillait alors sur cet En Amont, jamais sorti, au final supplanté par un tout aussi simple et folk Bleu Pétrole. La maladie scellant le destin, lors de dernières tournées Bleu Pétrole saluées, il laissa à sa veuve les instructions pour sortie ce disque posthume. Bien lui en a pris. Magnifique épitaphe non sans rappeler celle de son idole Leonard Cohen, sépulcrale et noire, nous livrant sa voix grave sans le moindre apparat, sur des morceaux immédiats et glaçants. Une mention spéciale à « Elle me dit les mêmes mots » de Daniel Darc, avec deux morts pour le prix d'un... On ne boude pas notre plaisir, même si ce sera malheureusement et probablement le dernier disque d'un, voire DU grand génie français. Adieu.
https://www.youtube.com/watch?v=5zBwFQ2g7ns
Les Attentes : En 2019, on attend principalement trois choses. Comme chaque année un Blutharsch, qui arrivera à point nommé, un Tool, je me et le répète chaque année, bien que celle ci semble bénie par les dieux aux vues des progs des festivals, et que le gazier Maynard ait niqué ses cartouches avec le A Perfect Circle inaudible, et un Massive Attack, car on a la réédition du meilleur album de ces 20 dernières années, on a une tournée (et SuperFlux sera à Bordeaux pour les fanboys qui veulent nous toucher), et on a surtout eu des EP dantesques avec un retour de Tricky, des copains, des concerts annulés, Martina Topley, des sonorités jamais fréquentées, la totale. Une belle année en somme, comme on en a tous les dix ans (et on attend un Shellac de derrière les fagots, car ça fait longtemps, et rien n'est mieux). On se retrouve en 2019 !
Bertrand