Downfall of Gaia - Atrophy

×

Message d'erreur

Deprecated function : The each() function is deprecated. This message will be suppressed on further calls dans _menu_load_objects() (ligne 579 dans /opt/superflux/www/drupal/includes/menu.inc).

S'il existe un genre qui se porte mieux que bien ces temps-ci, ça reste le black. On comprend facilement comment un genre créé sur des codes stricts, peu prompt au renouvellement à la base, prônant la mélasse haineuse et portant les germes du nihilisme peut aisément gagner un second souffle avec quelques ajouts et un peu de culture musicale ou d'influences variées de la part de ses géniteurs. C'est bien entendu pour cela que le black est aujourd'hui un mot bien trop petit pour englober la totalité des méfaits extrêmes pouvant se rassembler sous sa bannière.

C'est exactement dans ce créneau la que ce situe le nouvel opus des allemands de Downfall of Gaia : une déclinaison toute en maestria, une copulation noire de différentes ambitions artistiques. Atrophy s'abandonne dans des contrées à l’atmosphère glauque et lysergique , où le riffing rampant et mélodique appuie les recherches soniques disséminées ça et là :clavier et nappes. Atrophy s'inscrit dans une grande dynastie de groupes nihilistes et désabusés, clairement héritiers du Filosofem de Burzum. On pense notamment à Shining pour sa puissance mélodique d'outre-tombe unique, ses mélodies dépressives et sa capacité à ne présenter aucune issue de secours dans ses morceaux.

Downfall of Gaia parsème ses compos de touches claires, notamment sur les guitares qui se font cristallines dans certains aspects et appuient souvent la mutation des morceaux vers quelque chose de plus sombre/clair et rampant, à l'image des débuts de Wolves in the Throne Room. Les morceaux sont longs, laissant le temps au groupe de tisser la toile de fond de leur musique post apo, de leur peinture haineuse d'une race humaine en perdition.

Désespoir semble donc être le maître mot de la musique de Downfall of Gaia sur cet opus, tout en conservant une énergie brute et des velléités guerrières dans les rythmiques, appuyées la majorité du temps par les vocaux menant la cadence. Le sujet semble maîtrisé de bout en bout, et les passages les plus atmosphériques voire l'interlude ambiant (Ephemerol II) donnent de l’oxygène à la galette. Il faut dire que les dix minutes d'Ephemerol sont plus qu'éreintantes, elles sont destructrices et sinueuses. Le groupe y passe en revue quantités de cassures rythmiques, malmène ses propres mélodies pour les amener jusqu'au point de rupture et mieux alourdir son tempo.

Atrophy est d'une justesse rare, dans un style pas foncièrement novateur. Les gimmicks de l'album sont troublant de charisme et de sincérité et le dark/black métal du combo allemand semble trouver son équilibre parfait entre ambiances/noirceur/riffing et mélodie pour les emmener dans un état de grâce qu'il n'avaient probablement pas atteint jusqu'ici. Un doux album pour contempler la fin d'un monde meurtri. On attend donc de les voir nous emporter sur scène aux côtés de Conan et Hark dans la salle du Rex, lundi 20 mars, grâce à Noiser..

Bertrand

Artiste : Downfall of Gaia
Album : Atrophy
Sorti en 2016 chez Metall Blade records (http://www.metalblade.com/us/)
Genre : Bal musette pour monde pourri

Twitter icon
Facebook icon
Google icon
Pinterest icon
Reddit icon