Aluk Todolo/Year Of No Light/Oranssi Pazuzu @Le Rex Toulouse

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Aujourd'hui, SuperFlux vous propose un live report un peu spécial puisque deux de leurs envoyés étaient au même endroit et vous font partager leurs impressions. Et vu qu'on vous gâte, on vous propose même une échappée de fin de soirée aux Pavillons Sauvages pour Cobalt, qui ne dénotait pas du tout (au contraire) avec le début de soirée.

Prélude

Samuel: Enfin ! Il était temps ! Deux des groupes les plus novateurs de la scène extrême, réunis sur une même tournée pour le plus grand bonheur de tous. En ce 28 Avril, Noiser nous gâte à nouveau, avec cette fois-ci deux incontestables et véritables formations d’avant-garde. On retrouve donc, en ouverture, les chamans grenoblois d’Aluk Todolo, pour clore cette soirée, les Finlandais hallucinatoires d’Oranssi Pazuzu, et c’est Year Of No light qui viendra combler le petit ventre mou de ce bal psychédélique. Ce « Grand Sabbat », comme l’a si bien nommé Noiser, c’est à la salle du Rex qu’il se passe. Le temps pour moi d’arriver en trombe sur place, de peur d’en rater un bout, de m’envoyer une pinte et, malgré quelques déboires pour Oranssi Pazuzu, c’est bien à 20h00 pétantes que démarre la petite sauterie.

Bertrand: Cette soirée, on l'attendait chez SuperFlux ; deux des grands groupes qui ont pondu les plus grands disques de 2016 y étaient présents, et c'est donc assez dingue de les retrouver sur nos planches toulousaines, réunis lors de cette tournée.
La soirée était réglée comme du papier à musique par Noiser, en mode soirée de débat électoral avec temps de parole réparti équitablement. C'est donc avec un léger stress (on peut imaginer) qu'on nous annonce qu'Oranssi Pazuzu étant arrivé en retard, notre interview programmée avec Aluk Todolo sera annulée. Déception énorme pour moi donc, qui attendais cette opportunité pour enfin discuter avec les shamans français.

Aluk Todolo

 

Baptistin Pradeau

Samuel: On ne le dira jamais assez, Aluk Todolo ça bute grave, de leur éponyme premier EP aux chutes de studio d’Archives Vol.1, en passant par la noirceur incantatoire d’Occult Rock ! Mais, au-delà de ces vibrants enregistrements, Aluk Todolo ça bute encore plus en live ! Depuis un petit peu plus de dix ans maintenant, le groupe a toujours été une chimère musicale terriblement organique, mêlant les gènes froids et acérés du black metal avec ceux, plus progressifs et hypnotiques, du krautrok. On ne fera pas ici la liste des influences qui éclaboussent le parcours de ce trio unique, mais c’est bien en concert qu’on prend en pleine gueule toute l’ampleur du labyrinthe sonore qu’incarne ce groupe. Comme a pu le faire une formation comme Magma, à son époque, Aluk Todolo s’est inventé son propre univers musical, sa propre trame artistique, faite de notes en pleine fusion occulte pour, dans un tourbillon de fuzz et de percussions itératives, nous renvoyer en des temps reculés où la musique se faisait le médium rituel vers d’autres sphères. C’est donc sur un sombre et sinueux chemin que nous embarque le groupe pendant près d’une heure de transe mystique ininterrompue, marquée par la rythmique métronomique d’un batteur en plein délire extatique. Si les percussions et la basse sont là pour emplir l’espace d’un voile organique, construisant, par leur tendance obsessionnelle crasse, le tapis fangeux nécessaire à la liturgie unique que s’est forgée le groupe, c’est la guitare, qui, par ses circonvolutions interminables, nous propulse littéralement dans l’univers occulte d’Aluk Todolo. Ouvrant sur une lente et tortueuse progression, elle en viendra, à coup de riffs abyssaux distordus, à nous écraser de toute sa puissance incantatoire durant la totalité de ce live. Entrecoupée ça et là d’éclaircies arides, elle finira, étrillée, en fond de scène, par un amoncèlement de pédales d’effets venues violer la moindre note dans une orgie carnassière et déroutante. Maitrîsé de bout en bout, tant sur le plan scénique que sonique, distillant une atmosphère de révélation mystique, les Grenoblois prouvent, s’il le fallait, qu’ils excellent dans leur art. Encore une fois, Aluk Todolo ça bute grave !

 

Baptistin Pradeau

Bertrand: C'est d'ailleurs avec Aluk Todolo que la soirée commencera. Pour ceux qui nous suivent depuis quelques temps, vous commencez à le savoir, j'érige Aluk Todolo en projet le plus passionnant de ces dix dernières années et les éloges en tous genres continuent à fleurir dans mes billets en rapport avec le groupe.
Aluk Todolo nous a gratifié récemment d'un Archives Vol 1 (chronique ici-même) jusqu'au boutiste et revenant un peu sur leurs amours époque Descension ou Finsternis. Aluk Todolo en live prend tout le sens de sa musique. Tout d'abord, le son était bluffant, d'une justesse et d'une puissance rare. Aucune pause sur ce set, le trio basse/batterie/guitare enchaîne les trames reconnaissables (entre Voix et un morceau d'Archives, si je ne me trompe pas) en dilatant le temps tout en brodant, de façon à avoir ce sentiment final que seulement cinq minutes se sont écoulées.
La musique d'Aluk Todolo live se fait encore plus indomptable, entre épopées kraut et incantations shamaniques tissant une toile sinueuse et venimeuse. Si sur disque, Aluk Todolo est déjà indéfinissable et libre, c'est sur scène que l'essence zeuhl et mystique prend tout son sens. Le groupe parle un langage à part entière, et si leur communication interne est déjà hors norme, l'aspect rituel qui se dégage du set est à la hauteur de nos attentes.
La batterie métronomique et chaloupée rythme la totalité du set sans s’arrêter, en réel maître de cérémonie et la guitare se greffe sur ce bourbier rythmique pour y intégrer avec parcimonie un nombre infini de plans, entre riffs vengeurs, distorsions et larsens en tous genres, accalmies progressives et canevas post apocalyptique désertique.
Visuellement, le groupe garde sa marque de fabrique avec une ampoule dénudée pendante, reliée aux circonvolutions d'une guitare capricieuse choisissant les moments lumineux du set à son gré. Le trio souffle enfin avec une escapade marécageuse sur fond de jeu de pédales d'effet, la guitare laissée pour compte contre son ampli, résonnant à l'infini et maltraitée par quantité d'effets.
On a assisté à une cérémonie profondément maîtrisée certes (merci à l'ingé son qui parcourt l’Europe à leurs côtés et leur offre ce réglage au top), mais troublante de mysticisme et créant une ambiance de fin du monde dictée par la voix des dieux eux-mêmes. Concert de l'année, voire d'une vie.

Year Of No Light

 

Baptistin Pradeau

Samuel: Après un tel rituel, comment embrayer et passer à la suite, pour le simple spectateur que je suis, comme pour le groupe qui prend le relais ? Et pourtant, ce ne sont pas de jeunes novices qui montent sur les planches.  Écumant régulièrement les routes, Year Of No Light est une formation habituée à la scène, accompagnée de son immense barda d’instruments : 3 guitares, 2 batteries, 2 synthétiseurs, 1 basse et sûrement la demi-tonne de pédales allant avec le tout. Entité protéiforme ayant, à plusieurs reprises, changé de direction artistique au gré de son existence, aujourd’hui apôtres d’un sludge très rock à la bordure du shoegaze, c’est un set tout en langueur et en atmosphère que proposeront ce soir les Bordelais. Ayant à l’époque plutôt apprécié leur premier opus, Nord, ce n’est que plusieurs années après, avec Tocsin, que j’ai renoué contact avec la musique de Year Of No Light. En effet, que ce soit pour Ausserwelt ou Vampyr, j’ai délibérément zappé toute cette partie de la discographie du groupe, n’y trouvant que très peu d’intérêt. Cependant, on ne pourra pas enlever au sextuor bordelais qu’il met du cœur à l’ouvrage. Avec pour postulat, des distorsions sludge/doom lentes et mélancoliques noyées dans des nappes de synthétiseurs plus psychédéliques les unes que les autres, le rendu est d’une intensité inattendue et des plus appréciables. Year Of No Light maitrise son sujet de bout en bout, malheureusement presque trop bien. En effet, s’il manque un élément essentiel à ce live, c’est bien ce grain de folie qui vient vous hérisser le poil et déchirer votre âme. C’est propre, net, sans bavure et c’est finalement ça le problème qui viendra faire retomber la pression après le set dantesque d’Aluk Todolo. Malgré la débauche d’énergie et le travail sans défaut fourni par les Bordelais, rien n’y fait et on en finit par se demander à quoi peut bien servir ce doublé de batterie et de synthétiseur. J’ai donc gentiment apprécié le show de Year Of No Light, mais, malheureusement, il aura cruellement manqué de profondeur.

Bertrand: Du coup, il va falloir évidemment nuancer la suite de mes propos, vu la vision probablement erronée du set de Year of no light aprés la mornifle Aluk Todolo. Je n'ai aucune animosité particulière envers les gaziers de YONL. Je dirais même que j'ai eu à l'époque énormément de respect pour le projet hardcore Metronome Charisma et leur dantesque « Notre Amour est assez Puissant pour Détruire ce Putain de Monde ». L'album se situait entre un Botch, Coalesce et tout un pan chaotique. Ils tournaient avec des grands noms, notamment Yaphet Kotto et avaient ce savoir faire franco helvète (merci Serge Moratell qui aura à l'époque façonné tout un pan de la musique extrême quasiment à lui seul). Après, j'ai tres peu adhéré aux différentes reconversions des Bordelais (avec rajouts en tous genres sur leur line up, ex Monarch, Aéroflot and co). Sur Nord, le postcore/rock poussif ne rivalisait malheureusement pas avec la concurrence (qui elle aussi m'ennuyait profondément ceci dit). Sur Ausserwelt, leur transformation en combo sludge/doom n'a jamais réussi à m'en secouer une.
C'est donc peu d'émotions qui ont traversé ce set pour moi, porté par quantité d'intro superflues (!!!) et poussives, pas vraiment galvanisé par le riffing peu pachydermique et lentement rendu obsolète par une attitude scénique un peu dérangeante (ils étaient tout simplement trop quand on pense à ce que produit Conan à trois, sans un mouvement).
Je n'ai notamment pas saisi l'apport de la double batterie, des claviers et de la longueur de certains morceaux qui auraient selon moi gagné en puissance en se faisant plus courts. Aucune animosité donc, et un respect pour des gaziers qui font clairement ce qu'ils aiment depuis le début ; un hommage aux groupe qui les font vibrer  (l'ironie étant qu'on en partage probablement un bon paquet).

Oranssi Pazuzu

 

Baptistin Pradeau

Samuel: Et voici venir, enfin, l’acte final de cette soirée. Après avoir remis du carburant dans mon verre vide et assisté, impassible, aux balances tardives des Finlandais (retard oblige), c’est dans une ambiance fébrile et devant un public fiévreux qu’Oranssi Pazuzu est venu étaler tout son savoir-faire en ce qui concerne l’hybridation musicale. Et lorsqu’on parle d’avant-garde, le groupe se pose en fer de lance d’un black metal psychédélique attaché à ses racines, mais libéré de ses entraves faisant le choix de nous proposer des compositions musicalement riches, intransigeantes et excessivement denses, loin des clichés et sonorités surexploités et désincarnés par certaines formations.  C’est donc une représentation à la fois douloureusement agressive et terriblement atmosphérique que délivre Oranssi Pazuzu en ce vendredi soir. Profitant d’une sonorisation quasi parfaite, chaque élément de leur musique vient glacer la chair jusqu’à l’âme à coup de riffing extrêmement acérés et suraigüs, parfois presque raw, qui laissent le champ libre au duo batterie/basse, venu se greffer à cet étrange tourbillon monolithique et terriblement hypnotique. Lorsque le chant, quant à lui, se fait possédé et omniprésent, emplissant la salle de hurlements carnassiers et tellement essentiels à l’atmosphère éthérée et brutale, distillée par le groupe. Autrement plus violent qu’en studio, Oranssi Pazuzu est un dieu tonitruant et dévastateur. Durant ce live fleuve, véritable patchwork de morceaux tout droit sortis de leurs dernières réalisations, entrecoupées çà et là de titres plus anciens, les Finlandais viennent, tel des orfèvres avec un diamant brut, retailler chaque composition dans l’instant, emmenant l’auditeur à l’extrémité du monde, sur un glacier colossal où s’entrechoquent de cosmiques aurores boréales. Aucun répit ne sera laissé aux spectateurs durant ce live, l’intensité électrisera la salle du Rex de la première à la dernière seconde, rendant ce show exigeant, tant la progression vers un délire sonore presque impalpable s’est faite avec une énergie féroce et implacable.
Cette soirée se finit donc sur une note excellente, sur un live sidéral d’un groupe unique qu’il m’était impensable de rater, à l’instar d’un Hail Spirit Noir, Oranssi Pazuzu est de ces formations capables de révolutionner un style tout en conservant son essence, sans jamais la travestir. Un grand merci à Noiser pour ce superbe plateau, encore une fois !

 

Baptistin Pradeau

Bertrand: J'avais évoqué le retard d'Oranssi Pazuzu, qui se soldera (malheureusement pour eux, surtout) par des balance live. On les sent très pro, et un brin usés par la tournée (on se situait sur Toulouse plutôt vers la fin), agacés par les pépins du trajet mais aussi dans un énorme souci du détail.
Et on ne s'y est pas trompé. Leur son était dantesque, des rythmiques aux vocaux (étrangement omniprésents en live, comme un instrument supplémentaire, et pas du tout produit en fond comme sur galette) qui raclaient le sol, en passant par un clavier essentiel au rendu live de la musique de Pazuzu.
Pazuzu livre une prestation monolithique, sans réelle coupure, enchaînant moments raw avec riffing dans une veine trve black, bien plus direct que sur album ; aux moments d'élévation psychédélique au sommet, riffing éparpillé et cristallin, envolées clavier et jeu sur les sonorités.
Oranssi Pazuzu a cette particularité de métamorphoser les morceaux au cours même de leur développement et d'arriver à anesthésier l'auditeur de par ses ambiances cotonneuses pour le perdre dans un dédale de plans à tiroirs toujours plus jubilatoires. IL est donc évident de comprendre pourquoi les plans plus directs prennent directement une ampleur galvanisante après avoir été déphasés au sein d'un même morceau.
En live, c'est toute la puissance d'un Mayhem qui côtoie la grâce d'un Zepelin avec la folie d'un Grateful dead meilleure époque. Rajoutez à cela la fibre épique et le côté lourdeur noire, vous obtenez le cocktail détonnant d'un groupe qui révolutionne le black, et vous emporte dans de lointaines contrées en concert.

Outro/Bonus (Cobalt @ Les Pavillons Sauvages)

Bertrand: Note pour moi-même : on avait depuis plus d'une dizaine d'années avec un ami partagé nos déboires humains lors des concerts. On a souvent eu le sentiment de se coltiner l’hurluberlu capable à lui seul de vous ruiner une expérience. Ce soir là, ma guigne légendaire était bien présente. J'avais à côté de moi l'homme capable de se libérer un studio de 8 mètres carrés dans le Rex de part sa propension à s'agiter en emmerdant tout le monde.
J'ai malheureusement été son voisin de palier pendant une bonne vingtaine de minutes et j'ai pu profiter d'incessants coups de tête dans mes reins.

Bref, on remerciera Noiser pour cette magnifique soirée, qui restera probablement gravée pour moi comme l'une des meilleurs expériences live de ma vie. Vu l'affiche de rêve, je n'en attendais pas moins.

Samuel: Cependant, si pour ce trio de concert au Rex l’aventure se termine ici, ce ne fut pas le cas de ma soirée. En effet, une fois l’impressionnant live d’Oranssi Pazuzu plié, je fonce direction les Pavillons Sauvages pour attraper in extremis Cobalt, venu jouer le soir même à Toulouse et pour qui l’horaire de passage fut gracieusement décalé à minuit histoire que tout le monde puisse en profiter. Ainsi, sur cette date, les Enfants Sauvages ont fait jouer, là aussi, trois groupes qui ne sont autres que Warfect, Lich King, et Cobalt. Je vous offre ainsi, en bonus, un rapide compte rendu concernant le live de Cobalt, lui aussi, assez unique en son genre.
J’arrive donc juste sur le fil, le temps pour moi de pousser la porte de la salle que les premières notes commencent déjà à vrombir, et là c’est une véritable raclée sonore qu’inflige Cobalt à la petite salle des Pavillons Sauvages, à peine remplie d’une grosse vingtaine de personnes, pour la plupart ivre morte. Près d'une heure de live, qui semble se réduire à une courte demi-heure tellement le groupe tabasse absolument tout ce qui bouge avec son sludge au relent de black metal cradingue. Ca joue bien, on discerne aisément chaque morceau, mais putain ça joue fort !  Les notes sont littéralement vomies par chaque instrument, et viennent éclabousser la gueule d’un public soit conquis, soit incapable de comprendre ce qui lui arrive. On aura droit à un peu de tout, du récent comme du vieux, mais dans l’ensemble que du très bon. Derrière les fûts, Eric Wunder envoie le bois, impassible, véritable alter ego d’un Charlie Fell complètement exubérant, qui, entre deux déjections vocales, prend des poses totalement loufoques qu'elles rappelleraient presque la grande époque de ce bon vieux Legion lorsqu’il officié pour Marduk. Quoi qu’il en soit l’ambiance puante, lourde et malsaine des opus studio, envahit littéralement tout l’espace et les Américains y rajoutent un petit plus de dégénérescence mentale absolument délicieux. Entre les riffs enténébrés d’un guitariste aux airs d’homme de Cro-Magnon et le bassiste tonitruant caché derrière ses dreadlocks, le cadre ne pouvait être plus adéquat pour se délecter de ce premier concert en terre occitane pour Cobalt.
Comme pour Oranssi Pazuzu, ou Aluk Todolo, c’est transi et conquis que j’émerge de ce live à l’atmosphère tout aussi délicieuse, même si je n’ai pu contenter les désirs psychotropes post-live d’un Charlie Fell complètement cramé, sorry buddy !  On remercie donc au passage les Enfants Sauvages tout autant que Noiser, pour une fin de soirée marquée à l’encre indélébile.

Samuel et Bertrand.

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